DANS LE FEU LE MON AME
CHARLES AZNAVOUR
près de prénoms de femmes qui voudraient mourir
avec ou sans visage dans le brouillard du temps
qui conservent leur âge sous la cendre des ans
dans le feu de mon âme, mes remords, mes regrets
allument mille flammes éclairant à jamais
ces amours de passage accroché d’un regard
sur le sable des plages des villes de hasard
ville de hasard
a courir ses millions, à avoir trop de choses
trop de biens, trop d’honneur
on oublie le printemps
et l’enfant qui grandit et le parfum des roses
on entend plus son cœur
et la vie s’ouvre quand
dans le feu de mon âme se consume sans bruit
les bonheurs et les drames qui ont marqués ma vie
ce que j’ai suivi, ce que j’ai pas vu
les moindres mots des livres à l’air au tout début
l’heure où tout est lu
dans le feu de mon âme s’envolent en fumée
les pages du programme de ses vertes années
saisons de mes promesses qui dorment calcinées
mes folies de jeunesse sous les terres brûlées
dans le feu de mon âme, compagnon de mes nuits
l’amour joue sur la gamme de mes mélancolies
en réveillant complices des rêves ne vivant plus
que quelques cicatrices et loin du temps perdu
du temps perdu
le temps se fout du tems et les années se suivent
de printemps en hiver irrémédiablement
et l’on se surprend reliant nos forces vides
le cœur devient désert et l’amour fout le camp
rien ne me réconforte je vois mes jours filer
avec mes amours mortes dormant sous un passé
usé jusqu’à la trame, tu m’assembles des jours
dans le feu de mon âme
le feu brûle sans retour
ma vie et mes amours