RİO NEGRO
JULİEN CLERC
Leurs pas vibrants scandent l'empreinte d'une sambas sucrée de plaintes.
Et sur les façades blanchies, s'étira une mélodie que leur peau brune aurait laissé, comme un lambeau de leur été.
Plus loin des femmes aux yeux d'ébène, pauvres et belles, se promènent, dans les ruelles emmitouflée d'un filé de pêches salées.
Rio Négro, rio négro,
Sur la couche noire de tes os, naissent des couleurs et des odeurs violentes te douces commes des pleurs.
Rio négro, rio négro,
La coulée chaude de tes flots jaillit comme un feu qui ruissèle entre les cuisses d'une belle... Rio Negro.
Et sur la place ensablonnée de fruits, de fleurs et de café, des vieux, des vieilles se craquèlent au son d'un passé qui se fêle,
Tandis que, sur des bicylclettes, en amazone va Pérette,
Les filles toisent les garçons qui ne regardent que leur jupons, Entre les pierres du plaisir qui s'entrechoquent à loisir,
Perle fragile comme un hymen (?), un soleil rouge qui dit "Amen".
Rio Négro, rio négro,
Sur la couche noire de tes os, naissent des couleurs et des odeurs violentes et douces commes des pleurs.
Rio négro, rio négro
La coulée chaude de tes flots jaillit comme un feu qui ruissèle entre les cuisses d'une belle... Rio Negro.